L’important chantier de rénovation de la mairie de Ducey réserve bien des surprises. L’une d’elle illustre parfaitement la formule : « faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais ».
L’équipe Allez Ducey a protesté en réunion de chantier après l’installation sur le toit de la mairie de cheminées rutilantes en inox en vis-à-vis du château.
Travaillant le dossier, nous nous sommes aperçu que cette installation ne correspondait pas au permis de construire qui prévoyait une sortie latérale par la pose d’une ventouse sur le mur.
L’architecte confirma le résultat de nos recherches et se justifia par des réponses techniques qui n’étaient pas l’objet de nos interrogations. En effet, s’il est tout a fait acceptable de devoir faire évoluer un chantier en fonction des réalités du terrain, l’on ne peut surtout pas s’affranchir d’obligations réglementaires. Comment comprendre que l’on impose ces contraintes à n’importe quel particulier, et que l’on les ignore lorsque l’on est un établissement public ?
Or, si ce supplément de travaux a fait l’objet d’une plus value de 35000€, aucun permis de construire modificatif n’a été étudié et donc déposé. De ce fait, aucun plan n’a mis en évidence l’installation de ces cheminées sur le toit. Ceci a éveillé la curiosité de l’équipe Allez Ducey, qui soucieuse de la transparence, a posé la question tant à l’architecte qu’à madame le Maire … La réponse « on a oublié » cache à première vue qu’une gestion habituelle quelque peu hasardeuse des dossiers.
Mais, il est peut-être aussi une autre raison, moins avouable, car l’architecte et l’administration municipale ont également « oubliés » de demander l’avis de l’architecte de Bâtiments de France dont l’avis favorable est indispensable de part le vis-à-vis avec le château. Le cumul de tous ces oublis est bien arrangeant.
Car, faire un nouveau permis de construire et demander l’avis des Monuments Historiques, c’est s’exposer à un refus. Réaliser illégalement les travaux et ne rien demander ne pouvait déranger que les élus de la minorité municipale. Hélas, c’est aussi bien révélateur d’un état d’esprit.
Ainsi la réglementation est faite exclusivement pour le simple particulier qui devra se plier aux méandres de l’administration si son toit ne respecte pas une pente imposée ou si la couleur de sa porte d’entrée n’entre pas dans les critères définis.
L’affaire aurait pu demeurer cachée comme autrefois, si ces foutues cheminées en inox ne narguaient pas, au fil de chaque rayon de soleil, les fenêtres du château. Les élus Allez Ducey ont maintenu au dernier Conseil Municipal que la situation ne pouvait rester en l’état. Madame le Maire nous a rejoints sur le constat, rejetant toute la responsabilité de cette affaire sur l’architecte.
L’on nous a promis d’interroger enfin, dans les prochains jours, l’architecte des Bâtiments de France. L’on nous a promis de changer les tuyaux des cheminées pour en mettre de nouveaux en couleur ardoise. L’on nous a promis aussi que tous le frais occasionnés seraient supportés par la garantie professionnelle de l’architecte. L’on nous a promis enfin de faire un permis de construire modificatif pour tenir compte de ces cheminées. Ceci n’est vraiment pas dans l’ordre des choses que de s’auto-demander une modification de façade, de se l’auto-accorder après la réalisation des travaux afin de d’auto-régulariser sa situation irrégulière.
Et qu’adviendra t-il, si l’architecte des Bâtiments de France refuse tout conduit de cheminée sur le toit, exigeant que soit respecté le permis de construire initial pour lequel il a donné son accord ? Quel serait le plan de substitution ? Rien n’est prévu : « L’on verra si la situation se produit » nous fût-il répondu. Là encore, c’est prendre un risque inutile.
Si pour Machiavel « gouverner, c’est faire croire », l’équipe Allez Ducey pense au contraire que « gouverner, c’est prévoir ».